2 décembre 2005
d'ailleurs il n'y avait personne
(Confolens-le-bas, le Périer, Isère, le 20 nov. 05)
A leur façon de se regrouper, on voyait bien que les maisons sentaient le froid venir. C’était deux jours avant les premières neiges, juste au passage du soleil à la nuit. Maintenant, cette image est un souvenir. Le hameau s’agrippe toujours à la pente, mais c’est la glace qui le fixe à elle. Sans clocher pour entendre le temps, les hommes qui restent là n’ont plus d’âge. Leurs lèvres givrent. Ils n’arrivent pas à se parler alors ils chuintent, boivent pour chuinter encore. Un enfant malade ? Non, c’est le vent qui gémit plus fort qu’eux. On dirait qu’ils attendent depuis toujours, mais on ne sait pas trop quoi. Ils attendent ou ils sont morts. Ce qui est un peu la même chose.
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