beso
(géopyxide des charbonnières - Geopyxis carbonaria, Pré du Mollard, la Combe de Lancey, Isère, le 7 juin 04)
C’est la Nature qui nous le dit : d’un brasier éteint renaît parfois le baiser. Un baiser de corail qui court sur la chair calcinée des vieux jours, et voilà le printemps qui s’annonce au coeur.
[En chaque baiser le monde tient - et se retire. Le baiser est la plage du monde, sa vague mourante, qui cède un peu de mousse et de sel aux goélands du désir. Bouches aux lèvres mouillantes, sanglantes, susurrantes, aspirantes, déchirantes : le baiser est une digression du langage, où la langue fait parfois diversion. Un baiser volé laisse une part d’incertitude émouvante : la douceur est entrée sous la peau par effraction. Le baiser est une béance, où se dérobe la représentation de l’autre, où surgit son mystère pantelant et assoiffé. Courez, baisers, au devant de l’amour, et ne le laissez pas forcément vous rattraper…]