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avant la lettre
5 février 2006

trait pour trait

macaque_filtered
(macaque à longue queue - macaca fascicularis , Kuala Selangor, Malaisie, le 30 juil. 05)

Rien n’a changé tout au fond. Mêmes révoltes, mêmes tourments, mêmes désirs qu’à l’aube des dix-sept ans. Ce sont les manières de dire et de laisser paraître, l’enveloppe des mots et toute cette force de dissimulation fourbie à l’acide des larmes qui font la différence. Malgré les dérivations et les dissonances, les chemins dérobés et les fuites imposées, nous restons fidèles au point et à l’idée qui nous ont animés dès que le regard s’est ouvert au monde. Vivre est une idée acceptable tant qu’il est permis de retrouver la sensation de soi-même dans ses jouissances, ses rires et ses souffrances, au moins de temps en temps. Tant que coule sur la vitre des jours la petite musique intime de son sang, indicible pour quiconque, et peut-être, qui sait, la même pour tous.

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Commentaires
R
L'acide, Jacques, celui qui nous empêche au moins de bayer aux corneilles...<br /> <br /> Barnabé, bien certainement. Tout est ressenti. Les raisonnemenents que l'on échafaude ensuite sur nos actes et nos choix sont des paravents. <br /> <br /> Marie.Pool, quelle belle intervention qui me laisse coi. Juste rajouter que la capacité d'attention des animaux trouve ses limites dans la recherche de nourriture. En te parlant, j'observe à moins d'un mètre les mésanges et les tarins sur le rebord de ma fenêtre. Je bouge, je gesticule, mais ils ne voient que les graines de tournesol.<br /> <br /> Pintel, ouarf ! Et encore je ne t'ai pas montré le semnopithèque à coiffe, lui c'est carrément Johnny Rotten (ou Dick Rivers, selon les goûts).<br /> <br /> Bibi, la vie est une spirale c'est assez vrai, une coquille d'escargot qui tourne de plus en plus vite...
B
Oui, toujours la petite musique intime, les mêmes refrains, moins effrénés peut-être ? <br /> Et si la vie était une spirale ?
P
Moi j'aurais dit david beckham en fait, a cause des chweux :)
M
Oups, Richard...J'ai dû me tromper d'endroit pour le commentaire... Mais le regard de ce primate était si troublant que je ne regrette rien . Ce qui est "indécelable" à jamais, c'est ce que lui pense de tout çà . De qui le photographie par exemple. Je suis fascinée par la capacité d'attention de la plupart des animaux, bien supérieure à la notre. Il est vrai qu'ils ne s'embarrassent pas de métaphysique et de religion. On a jamais vu des colombes brûler des drapeaux sous des prétextes fallacieux. Il y a des musiques collectives qui empêchent ce regard si simple et si singulier de ceux qui essaient de faire attention à tout ce qu 'il y a autour, en évitant de saccager au nom d'un sang qui palpite par humeur non pacifique. Les images sont des excitants, parfois très néfastes... Celle-ci est apaisante et amusante. J’aime beaucoup aussi le regard des gorilles … Est-ce que de tels regards parlent mieux d'amour que nous tous ? J'en doute un peu... quoique... par ces temps de prosélytisme anxieux et hargneux , ces regards là se posent au bon endroit , souvent encore indécelable dans bien des cas. De rien, on en revient un peu vides mais par optimisme indécrottable, on continue à scruter les regards et le sang continue sa petite musique à l'intérieur, heureusement, heureusement... Sourire... Sourire... Ca reste juste et beau... Cela pourrait s’appeler photolangage, on s’en sert pour soigner les gens un peu déboussolés…
J
Ce n'est pas très malin comme commentaire, mais je suis entièrement d'accord avec toi.<br /> <br /> Une phrase m'a frappé : "cette force de dissimulation fourbie à l’acide des larmes". Elle est parfaitement juste et je me suis demandé si cet acide, en plus, n'était pas celui -- ah, le salaud -- qui creuse les rides.
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