4 mai 2005
lignes brisées
(N 31°06'09''.0 W 003°57'39''.2 - erg Chebbi, Merzouga, Er Rachidia, Maroc, le 13 avril 05)
N’est-il pas de géométrie plus savante, de ligne plus monumentale que
celle tracée par le vent et vernie par le soleil ? Dans le désert, il y
a deux artistes : le souffle du ciel est architecte, l’astre ébloui est
peintre. En son creux, l’oasis livre une guerre indolente à son ombre :
figés dans un contre-jour implacable, les palmiers font figure de
soldats vains. Leurs grands sabres épineux, ils les brandissent contre
une torture sans haleine, contre d’illisibles perspectives ennemies.
Nulle échappée : le haut mur oblique des dunes érige une prison aiguë,
dont les parois semblant danser sous la chaleur ne sont que le reflet
de l’âme déjà, encore, éternellement, vacillante.
[Au 19e siècle, le mathématicien russe Lobatchevsky a supposé que par un seul point on peut tracer plusieurs parallèles à une droite donnée. De cette hypothèse non-euclidienne, il a déduit une série de théorèmes entre lesquels il est impossible de relever aucune contradiction et il construit une géométrie dont l’impeccable logique ne cède en rien à celle de la géométrie non-euclidienne. Par exemple, la somme des angles d’un triangle est plus petite que deux angles droits, et d’autant plus petite que le triangle a une plus grande surface.]
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