2 mai 2005
on marche, c'est tout
(erg chebbi depuis la piste d'Erfoud, Er Rachidia, Maroc, le 11 avril 05)
Ce qui n’est pas ne sera plus, ce qui fut ne peut
changer. Le désert, ce n’est pas seulement l’immensité minérale qui s’étire au
devant de nos pas, le désert est aussi le moment où l’on perd le sens de chaque
chose et ses repères et ses figures. Il est dans l’heure qui fuit entre les tilleuls
sans ombre, dans le chaos immobile des saisons qu’un trille d’oiseau vient
brièvement d’éclairer. Le désert ensable la course des siècles après le
souvenir de la mer. Il fige notre impuissance à aimer tout et redessine les
autres en silhouettes épineuses. Le désert ressemble à tes yeux quand ils
versent vers la dune de questions et quand mes grains de mots ne savent plus les
boire. Le désert, c’est quand il semble que l’on pourrait toujours aller ainsi.
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