liste pour le printemps qui vient

 

(pousse de charme, Varacieux, Isère, le 10 nov.04)

Des tourterelles, des fauvettes

Des ritournelles à la sauvette

Un rossignol qui hante la haie

Des sycomores, des sycophantes

Des cicindèles, des sittelles

Des siestes

Des sialis, des sisymbres

Des sifflotis, des sifilets

Des sirlis

Désirs

Des silènes enflés

Des jours de tout augmentés

Des accords de quinte diminuée

Un braconnier sans gluau

Un bûcheron sans cognée

Un bétonneur sans truelle

Des balbutiements

Des balbuzards

Pas de branche sans sève

Pas de prairies sans fleurs

- Des fleurs, des sabelles, des ombelles

Pas une fleur sans abeille

Pas d’oiseau sans son nid

Pas de vitre sans mouche

Pas de bourdon sans joie

Pas un jour sans amour

Pas d’amour sans en jouir

Pas de nuit sans retour

Pas de larmes dans les regards croisés

Et rien qui ne détourne les yeux du monde.

                                                                                                                                                                                                       (merci à Hubert)

Comments

[Ph.B.]

Ca m'étonnerait un peu que ce soit une pousse de charme. Peut-être une aubépine, plutôt?

[Marie.Pool]

Petite pousse
sur sa tige innervée de promesses
lorsque je te vois ainsi
vélléitaire et fière
je me dis que rien n'est plus fou que la sève
et je m'amuse à guetter tes ardeurs

[falo à richard G]

this dream never ends
this felling never goes
the time will never come to slip away
this wave never breaks
this sun never sets again
these flowers will never fade
this world never stops...
Robert smith(2000-bloodflowers)

[Agnès]

Dans l'horizon de l'air qui reprend forme à sa chaleur exaspérée, il y a tant d'infimes particules qui nous envahissent ou nous encombrent, sans qu'on le sache vraiment, pour n'être que lourd et consistant, alors qu'avec un peu de légèreté, une infinie s'ouvre et nous capture, et que l'on se place là, enfin, sans rien attendre, que revenir, jour après jour, dans la rosée des matins humides.
Ni neige, ni pardon, ni tempête, ni sieste, ni recueil.
Une simple note, une fragrance évaporée, un son aux harmonies éparses, un regard comme un atome qui croit toujours que le monde se savoure au lendemain de son recommencement.
Rien alors à garder ou attendre.
Tout à vivre au monde inavoué.

[lavitanuda]

Le vert est dans la frite !
hum.