éburnéen
(zèbres de Burchell, oryx gemsboks, springboks et gnous bleus, Pan Etosha, Namibie, le 11 août 03)
Il n’y a pas de matin ici, pas de midi ni de soir. Juste le soleil, à peine écorné par des nuits brutales et brèves. Ici, c’est la brûlure qui règne, la morsure immense et blanche d’un ciel sans merci ni partage. Dans ce désert de sel, la soif mine le sol et cimente la vie. Marcher plus loin, c’est marcher pour rien, c’est avancer dans le vide, un effort de trop. Alors on se rassemble, on prend l’ombre de son voisin, on bave avec lenteur les uns sur les autres. Attendre, c’est tout ce qui reste à faire, attendre d’un pesant repos l’ondulation d’un nuage, l’ébréchure du vent. Et croiser dans les yeux languissants l’espoir de ne pas s’effacer complètement.