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avant la lettre
21 juillet 2005

croque vacances (part II)

crocod
(crocodile américain - Crocodylus acutus, Tarcoles, Puntarenas, Costa Rica, le 5 août 04)

Les lumières s’éteignaient et nos lippes scintillantes n’en étaient que plus visibles. Deux heures moins dix, la série de slows, la moiteur rêvée, les vingt minutes qui éclaireraient toute la nuit ! L’expérience acquise sur les étés successifs ne nous avait pas vraiment appris à tirer une méthode efficace. Nous n’étions restés que de jeunes loups aux abois, farouches obsédés de tendresse et de désir, dont l’émotion malmenait invariablement la raison, contestait tout calcul. Sur la piste apaisée, autour des tables rondes, près de la cabine du DJ, au bar ou sur les escaliers : nos approches s’effectuaient dans le désordre et la confusion. C’est que le temps filait contre nous et la concurrence des minets en blaser était imprévisible. Au cinquième slow les jeux seraient faits : malheur aux vaincus quand Prince collerait son Kiss pour amorcer la série funk ! Alors nous semions à la va-vite ces « Bonsoir, tu danses ? » empaquetés de raide, sans effort d’adaptation à la langue (mais cette question n’est-elle pas l’espéranto du dragueur moyen ?) et sans même un sourire, comme le pêcheur trop pressé balance ses filets mal rafistolés. Et c’est peut-être cela qui leur plaisait finalement, cette candeur rudoyée par les verres de Tequila-Gin-Get-Vodka et de cocktail champagne, cette facilité à admettre sans mégoter qu’Eros Ramazzotti composait les plus belles chansons du monde.

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Commentaires
B
Dire qu'il me fallait au moins 4 slows pour me décider à me lever. Pis souvent, il n'y en avait que 4.
H
Dieu que ce texte m'a rappelé de souvenirs. Je revois le miroir, mais de l'autre côté. <br /> Là où les filles regrettent également les vingt minutes, parce que c'est trop court. <br /> Là où elles gémissent en silence parce que le danseur espéré a jeté la phrase à celle d'à côté. <br /> Là où elles restent à jamais assises en grommelant que de toutes les façons elles ne veulent pas danser. En priant en secret l'arrivée rapide des prochaines vingt minutes. Pour y finir dans l'haleine des malibu-oranges, à apprendre avec un jeune loup dont elles ne savent même pas le prénom.<br /> Je me souviens.
G
à la réflexion, (je viens réellement de réécouter Adesso tu, on ne rigole pas), je prends l'ensemble, y compris le refrain, mais je ne la chante pas nécessairement comme une chanson d'amour ; c'est un formidable chant de remerciement à celles de nos rencontres, pas nécessairement amoureuses, qu'on a pu faire et qui ont changé le cours de notre vie.
G
moi qui ai le privilège de pouvoir l'admirer (ou alors le bug a été réparé entre temps), je trouve néanmoins cette sorte de crocodile assez peu dansant.<br /> <br /> PS : Tiens, je vais m'en écouter une. L'air de rien, le gars Eros, fait de la variété de qualité (si, si), et les paroles de certains couplets (j'ai pas dit refrain, hein) ne sont pas si niaiseuses qu'on pourrait le croire. Ex. : celles de "Adesso tu". (j'ai pas dit toutes non plus, hein)
T
(c'etait peut-etre rapport a Canalblog ET IE? :o)<br /> Si ca se trouve sous Firefox ca marchait impec...? Mais bon, pas grave, tout est rentre dans l'ordre. <br /> Tres jolie photo, une fois de plus!)
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