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avant la lettre
21 juin 2005

procession d'effroi

ascalaphe_blog
(ascalaphe soufré - Libelloides coccajus, Col de Parquetout, Saint-Michel les Beaumont, Isère, le 11 juin 05)

L’été ferme les prières. Il absout les consciences, signe les permissions. Nulle délivrance pourtant. Aucun vent pour écarter l’herbe cramponnée à sa pauvre terre jaunissante, aucune pluie pour détordre les molles courbures du blé. Papillons comme cent petits chiffons pendants. Cigales comme cymbales désassemblées. Après le printemps, ce n’est plus le bonheur, ce n’est plus l’harmonie. Juste un qui-vive somnolent au front des palais. L’été est un temple dévasté et ses fidèles, jeunes merles et fauvettes éjointées, ont l’âme poreuse autant que le cœur fermé. On a beau dire, on a beau faire, l’été prolonge les misères.

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Commentaires
P
Ca pourrait être le titre d'une BD,non?<br /> En tout cas en Isère je confirme qu'en ce moment <br /> l'été prolonge bien les misères animales ,parfois aussi des vieilles (d)âmes fragilisées ..
L
On a beau dire, on a beau faire, l’été prolonge les misères...<br /> mais demain est un jour de renouveau, de lumière, de re/naissance...voeux !
J
"au front des palais" : l'ami Rimbaud est passé par là. Il n'a pas eu tort, ça en vaut la peine.
M
DES ELFES QUI PARLENT !
M
Comment çà Richard,"l'été prolonge les misères" ?<br /> Tu parles de la saison intérieure qui s'identifie au sort des papillons ou des libellules ?... Tout l'éphémère photographié finit par raccourcir le plaisir vivant d'une durée vécue dans ses grandes tenues florissantes. Penser à l'après , c'est ne pas accepter le présent ? C'est vrai, il faut râler, mais pas s'assombrir dans l'agonie des regards. Il n'y a que l'amour qui nous rend immortels dans l'instant.Je ne t'apprends rien... Dans tes périples, tâche de ramener des elfes qui parle à ton coeur et à tes sens. Avec toutes tes escapades tu devrais trouver facilement @;-°
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