21 juin 2005
procession d'effroi
(ascalaphe soufré - Libelloides coccajus, Col de Parquetout, Saint-Michel les Beaumont, Isère, le 11 juin 05)
L’été ferme les prières. Il absout les consciences, signe les permissions. Nulle délivrance pourtant. Aucun vent pour écarter l’herbe cramponnée à sa pauvre terre jaunissante, aucune pluie pour détordre les molles courbures du blé. Papillons comme cent petits chiffons pendants. Cigales comme cymbales désassemblées. Après le printemps, ce n’est plus le bonheur, ce n’est plus l’harmonie. Juste un qui-vive somnolent au front des palais. L’été est un temple dévasté et ses fidèles, jeunes merles et fauvettes éjointées, ont l’âme poreuse autant que le cœur fermé. On a beau dire, on a beau faire, l’été prolonge les misères.
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