15 juin 2005
contre-pied
(San Sebastian, Espagne, le 31 décembre 04)
Le temps déroute le cœur. Enfant, j’ai
eu des passions turbulentes pour les fêtes foraines, les guitares électriques
et les pétards à mèche. Peu à peu, je me suis mis à trouver du charme au
silence des fleurs, à la lumière du soir, aux hérons immobiles des bords
d’Isère. C’est quand la main de la mère se retire qu’il nous faut trouver
d’autres caresses. On apprend alors à épier l’ombre, à lui chercher sa douceur,
sa tiédeur secrète. Et c’est déjà comme si l’on se laissait aller, vaguement,
vers la fin des choses. On peut rester très longtemps sur le seuil. Disons
cinquante ou soixante-deux ans.
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