feu de tout bois
(Deadvlei, désert du Namib, Namibie, le 30 juil. 03)
La canicule de l'été 2003 est une véritable bombe à retardement. Elle vient de faire une nouvelle victime chez nos seniors : le chêne de Marie-Antoinette, planté en 1681 dans le parc du château de Versailles. Un seul arbre vous manque et tout est effeuillé ? Ne perdons pas la tête : pour un spécimen d'ornement féodal déchu, combien d'hectares de forêt disparaissent chaque seconde de la planète ?
(La forêt tropicale meurt au rythme annuel de 150 000 km² en moyenne. L'Afrique a perdu 60 % de sa jungle en moins de deux siècles, par suite de la généralisation de l'usage du feu pour l'agriculture. L'Indonésie perd ses arbres plus vite encore, sous la pression des compagnies internationales d'agrobusiness. Après avoir été le premier fournisseur mondial de tek, la Thaïlande importe désormais tout le bois d'uvre nécessaire à son développement. Et la Nouvelle-Calédonie, sous autorité française, a perdu près de 90 % de sa forêt en quelques décennies. Les régions tempérées n'ont pas à plastronner non plus. En Amérique du Nord, à peine 6 % des forêts originelles subsistent à l'est du Mississipi. En Chine, ce chiffre est de 8 %. Et 400 000 hectares de nos forêts méditerranéennes partent chaque année en fumée.)