ice (dream) princess

(Le Sappey-en-Chartreuse, Isère, le 8 janv. 04)

Le truc du temps qui passe,
Tu l'as vu au ciné
Et les amours qui cassent
Dérèglent ta télé.
Pour réchauffer l'hiver,
Tu fabriques une histoire
Avec deux grands yeux verts
Vidés sur un comptoir.
Tu te dis que tu l'aimes,
Cette fois c'est pour de bon
En chantonnant le thème
D'un roman-feuilleton.

On t'a tout fait, tout dit
Alors tu t'es blindée
Mais pour gagner ton lit
On pourra marchander
Ton corps est à débattre
Et tu joues du désir
Pour les yeux d'un bellâtre
Qui force tes soupirs
Tu te dis qu'il est beau
Ce coup, c'est évident,
Tu l'as pas dans la peau
Mais au moins sous la dent.

Le truc du temps qui passe
S'accroche à tes miroirs
Et ces matins t'agacent
A dessiner du noir
Autour de tes yeux pâles.
Ils glissent sur son coeur
Sans plaisir mais sans mal.
A défaut de ferveur,
Tu te dis qu'il est bien,
Cet homme dans ta cuisine,
Moelleux comme du bon pain
Et rien qui dégouline.


(Ce texte devait figurer à l'origine sur Sémantème, précédent weblog. Celui-ci ne sera bientôt plus hébergé par U-blog, l'abonnement se terminant mi-mars. Pour garder une trace du bonhomme de neige, quelques flocons choisis et éventuellement réécrits réapparaîtront ici)

Comments

[scrabbleurs]

C'est l'idée du Sappey en Chartreuse qui réveille ma mémoire : y ai fait du camping sauvage il y a longtemps, longtemps, de même qu'un peu plus haut sur le Charmant Som, longues soirées à délirer en écoutant Zappa et Jeff Beck en boucle...

[bourdon]

petite annonce :

"épouvantail bien rembourré
loue nichoirs
à la saison ou à l'année
approvisionnement assuré "

ben oui .. pourquoi on n'en parle pas, de celui-là ?

[LaVitaNuda]

Très joli flocon ma foi !
Alors pas trop vite... l'arrivée du printemps.
Quoique, fonte des neiges ne signifie pas fonte des sentiments.

[Richard G]

Chrysalide, ess merci. Je crois que ces choses-là se remarquent plus facilement à partir de la trentaine...

Pintel, j'suis bien aise d'apprendre que tu faisais de la musique. On monte un groupe ?

Barnabé, je ne sais pas à vrai dire. Mais je garderai oui, quelques petites notes "impersonnelles".

Béa, c'est un bel hymne à l'amour que tu entonnes là. Ca souligne beaucoup de générosité il me semble... :-)

Catherine, ah non, je veux pas que tu aies mal, hein. C'est pas le but.

Mam'zelle Lili, oui, c'est une version plus enjouée. T'as sorti le fiddle ? :-)

Marie.Pool : Merci d'inviter Stephan Eicher (un gars que j'aime bien, un vrai, un pur)

[chrysalide]

Superbe ! un brin de résignation dans "un tien vaut mieux que deux tu l'auras"