à contre-saison
(liondent hispide, Montagut, Gérone, Espagne, le 30 mai 04)
J'attends les dimanches d'été. J'attends ces jours farcis d'ennui mou et ruisselants de sueur aigre pour regretter les semaines encombrées de l'hiver comme celle qui s'achève. Je pense à ces heures interminables où la lumière afflue en flots bouillonnants, charriant des ombres imprécatrices sur le bitume calciné. Je pense à elles pour accepter les fragiles filets bleus du soleil qui s'excusaient tout à l'heure de frôler les étoffes épaisses. Ah ! Longs fûts lisses des frênes aux lueurs d'argent, si vous n'étiez déjà qu'un souvenir, je vous rachèterais contre tout cet or fondu qui colle à mes sandales d'août. Mais mes chaussettes sont en laine ce soir, et votre maigreur neurasthénique me dégoûte assez.