26 janvier 2005
la forêt domaniale et les collemboles
(hêtraie-sapinière de Saint-Mury, Isère, le 24 oct. 04)
Laisser faire la Nature, lui céder tous ses droits supposés ne l'enrichit pas. Le mouvement spontané de colonisation de la forêt sur les espaces ouverts réduit le nombre d'espèces animales et végétales sur ce territoire. On sait rétrospectivement que l'intervention de l'homme sur le milieu naturel a pu jadis contribuer à diversifier la vie : l'agriculture manuelle et l'élevage extensif ont favorisé vers le Moyen-Age un éclatement des paysages, encourageant la multiplication des animaux et des fleurs. Le parallèle avec l'économie est séduisant. Le principe du « laisser faire, laisser passer » de la théorie libérale orthodoxe ne saurait qu'aller à l'encontre d'une répartition équilibrée des ressources. Sans intervention régulatrice, le champ de l'Europe serait uniformément dominé par de hauts arbres sous l'ombre desquels la société ne peut que s'appauvrir. A l'avant-veille du référendum sur la Constitution européenne, le projet Bolkestein d'une directive sur la libéralisation des services (où une entreprise roumaine par exemple, peut envoyer ses salariés travailler en France à bas coût sans avoir à se plier aux règles sociales du pays d'accueil) a de quoi donner envie de dégainer les tronçonneuses.
[les collemboles sont des insectes microscopiques, généralement translucides et dépourvus d'ailes, vivant dans la litière des forêts et se nourrissant des feuilles en décomposition]
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