30 novembre 2004
astérisque et péril
Je connais des sous-bois où l'on se sent envahi par une funeste douceur, le bonheur de la mémoire, mais d'une mémoire sans souvenir. Le goût capiteux de la nostalgie vidée de tout regret, affranchie de tout remords. C'est une forêt silencieuse et repliée, dont les pentes herbeuses et sèches se font complices de notre instinct d'abandon. Elle garde en toute saison la couleur de cette éternité à rebours, la couleur d'une mémoire dépouillée de soleils. Une forêt semée d'étoiles, qui ramène nos cieux rêvés à la terre d'un infini automne.
(geaster sp., bois des Rollands, Varacieux, Isère - le 27/11/04)
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