14 novembre 2004
café affété
Cinq heures et déjà l'ombre. La lame du soir découpe les pensées en tranches si fines qu'elles en deviennent insaisissables. Paix menaçante. Je n'arrive pas à m'attacher à mon café, pas plus que les mots n'agrippent le papier. Goutte à goutte, le doute. Je ne sais ce qui couve au loin ou qui rôde, ce qui se gonfle et tremble, ce qui m'invite. Je deviens l'attente sous le ciel blanc cassé, je suis la rumeur du vent dans les platanes hâves. Et puis une idée me saisit à la gorge, amère comme le café qui refroidit trop vite : l'habitude dissout le bonheur. Une explication provisoire à la topographie hostile de ce week-end, semé de pierrailles blanches (des pages à noircir) et de hauts cyprès (des souvenirs), tous les mêmes.
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